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mercredi 25 novembre 2020
À travers 5 web conférences, les Xperience days 2020 invitent à repenser le système de santé dans un contexte bouleversé par le coronavirus. La troisième session a porté sur l’indépendance sanitaire de la France, entre (re)localisation industrielle, priorisations d’expertises, sécurisation des approvisionnements et modernisation des achats hospitaliers. Aperçu.
La pandémie de coronavirus l’a mis en exergue : la France doit mieux maîtriser la chaîne de valeur sanitaire et industrielle, pour renforcer sa résilience pendant les crises.
„Cet objectif passe notamment par le plan d’action annoncé en juin dernier, favorisant la relocalisation de projets de recherche et de sites de production de produits de santé, depuis les principes actifs, jusqu’aux solutions digitales, en passant par les molécules innovantes ou la bioproduction “
– explique Agnès Pannier-Runacher, Ministre déléguée à l’Industrie dans une allocution enregistrée.
Pour les pouvoirs publics comme pour les experts, la relocalisation à tout prix n’est pas une finalité. « La stratégie doit se focaliser sur les industries à fort enjeu économique, en assurant leur bon développement au long cours », confie Jacques Biot, ancien Président de l’École Polytechnique et auteur du rapport sur les pénuries de médicaments remis au Premier Ministre Édouard Philippe en février 2020.
„La France doit se rendre attractive, via des opportunités technologiques et financières, pour inciter les industriels à produire et commercialiser sur son territoire. Il faut également moderniser les processus d’achats hospitaliers : ne pas voir que les coûts à court terme mais prendre en compte la stratégie des fournisseurs en matière d’investissement dans le pays “
– Jacques Biot
„Être souverain, c’est disposer de ce dont on a besoin au moment où on en a besoin. La France doit donc se concentrer sur la valorisation de son expertise actuelle et son enrichissement dans les domaines susceptibles de lui conférer une "valeur ajoutée".“
– Nicolas Bouzou, économiste et directeur du cabinet Asterès
Les autres secteurs nécessitent pour leur part de diversifier et assurer les sources d’approvisionnement en identifiant les productions fragiles, pour lesquelles une ou plusieurs étapes sont entre les mains d’un petit nombre de fabricants.
Les industries du médicament ne sont pas les seules concernées par la souveraineté sanitaire. « La répartition territoriale et le dynamisme des entreprises du dispositif médical favorisent une meilleure prise en charge des patients via l’ambulatoire et le désengorgement de l’hôpital », observe Jacques Biot. « S’appuyer sur ces acteurs de proximité répond aux impératifs de qualité et de sécurité de l’approvisionnement pour mieux participer à la croissance économique du pays, à la fois directement (marché de la santé), mais aussi en améliorant la capacité de travail des forces vives de tous les secteurs professionnels », complète Nicolas Bouzou.
« La dynamique visant à renforcer l’attractivité, l’innovation et l’industrialisation médicale en France nécessite l’implication de toutes les parties prenantes : industriels, avec des soutiens publics en échange d’un engagement de développement et de production sur notre territoire, chercheurs, avec le renforcement de l’écosystème de la recherche via le 4e programme d’investissements d’avenir, partenaires européens, avec la création d’HERA, équivalent pour l’Europe du BARDA1 américain », conclut Agnès Pannier-Runacher.
1. Biomedical Advanced Research and Development Authority. Organisme relevant du ministère de la santé américain dont la mission est de financer des projets en vue de répondre à des crises sanitaires.
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