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mardi 22 juin 2021
Les infections liées aux cathéters veineux centraux représentent un frein au déploiement de la nutrition parentérale à domicile. Une (in)formation adaptée, des liens interprofessionnels renforcés et le respect des bonnes pratiques assurent pourtant une mise en œuvre en toute sécurité. Précisions en compagnie du Pr Francisca Joly, du service de Gastroentérologie, MICI et Assistance Nutritive de l’hôpital Beaujon de Clichy (92).
« Trop risqué ! » Il suffit souvent d’une seule mauvaise expérience, d’une infection liée aux cathéters veineux centraux (ILC), pour que les praticiens arrêtent de se tourner vers la nutrition parentérale à domicile. Résultat : une perte de chance pour les patients, notamment ceux atteints de cancer, dont la dénutrition impacte le déroulement et l’efficacité du traitement.
„Un constat d’autant plus regrettable que les ILC ne sont en aucun cas une fatalité en nutrition parentérale à domicile. Les centres experts dans le domaine remontent tous de très faibles incidences. À l’hôpital Beaujon, dans le centre expert de nutrition parentérale à domicile qui permet le suivi de patients avec insuffisance intestinale chronique, nous observons en moyenne 0,3 infections pour 1 000 jours cathéters“
– Pr Francisca Joly
Cette efficience s’explique simplement : elle combine protocoles spécifiques, formation et collaboration des intervenants, sensibilisation des usagers et solutions technologiques adaptées. Le risque infectieux est plus élevé pour les patients en oncologie, aussi, lorsque l’indication de la nutrition parentérale existe, elle doit être mise en place avec une rigueur et un ensemble de procédures pour la rendre possible.
La prévention des ILC passe en premier lieu par des procédures de soins détaillées, précisant les gestes, le niveau d’asepsie indispensable et le matériel adapté. « Mais au-delà de ces protocoles, le lien humain est primordial ! Les acteurs du parcours de soin doivent être identifiés et interagir, de façon à ce qu’ils soient tous, de l’infirmière au médecin, en passant par le prestataire de santé à domicile et les aidants, informés des bonnes pratiques. » Les enjeux vont être multiples : être capables collectivement d’identifier les signaux d’alerte, savoir réagir et agir en as de complications, prévenir les récidives et éviter l’isolement des soignants et patients face à ces soins complexes et éventuelles complexes. Ainsi, les infirmiers à domicile doivent aussi pouvoir compter sur les prescripteurs.
La formation pratique peut aujourd’hui s’appuyer sur des dispositifs reconnus : séminaires, guides et recommandations, tutoriels photo ou vidéo… L’arsenal s’enrichit régulièrement, grâce notamment aux réflexions et actions collaboratives des parties prenantes. « Les mannequins d’entrainement sont un excellent moyen de pratiquer et comprendre les bons gestes. La démocratisation de leur emploi, dans le cadre de chambres des erreurs ou non, participe à la montée globale en compétences. Le numérique offre pour sa part un grand potentiel d’ouverture, avec notamment des plateformes de formations modulables ou des simulations en réalité virtuelle », illustre Francisca Joly.
Les projets favorisant l’amélioration des bonnes pratiques sont diversifiés et prometteurs. Associés à l’arrivée de dispositifs médicaux innovants, à l’instar des verrous antimicrobiens prévenant les réinfections, ils contribuent à la lutte collective contre les infections liées aux cathéters veineux centraux, préalable indispensable à l’essor de la nutrition parentérale à domicile.
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