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jeudi 16 décembre 2021
Les femmes sont (presque) autant exposées au risque d’infarctus du myocarde que les hommes. Elles présentent toutefois quelques spécificités en termes de facteurs de risque, d’âge et de prise en charge. Précisions en compagnie du Dr Géraldine Gibault-Genty, cardiologue clinicienne et coronarographiste du CH de Versailles.
L’infarctus correspond à l’obstruction d’une artère coronaire d’une durée supérieure à 20 minutes. Conséquence du manque d’oxygénation qui en découle : une nécrose des cellules musculaires cardiaques, nécessitant une intervention d’urgence pour rétablir le flux.
Contrairement aux idées reçues, les hommes ne sont pas les seules victimes d’infarctus du myocarde : 1/3 des cas se déclarent chez des femmes.
Les 5 principaux facteurs de risque d’infarctus sont les mêmes pour les deux sexes : tabagisme actif, diabète, hypertension artérielle, hérédité au 1er degré (parent ou fratrie) et hypercholestérolémie.
Le tabac augmente plus le risque chez la femme (x3) que chez l’homme (x2). L’explication ? Une possible fragilité supérieure des artères féminines ? D’autres facteurs de risque sont plus spécifiques de la femme, tel le cancer du sein, la dépression, la radiothérapie, le syndrome d’apnée du sommeil, la fibrillation auriculaire, la sédentarité ou encore le syndrome métabolique.
Les femmes non ménopausées sont moins exposées à l’infarctus que les hommes grâce à leur système hormonal qui produit des œstrogènes cardioprotecteurs. C’est à partir de 50 ans (périménopause et ménopause) que le risque et la progression deviennent similaires à ceux des hommes.
Ils trouvent généralement leur origine dans d’autres facteurs que ceux évoqués plus haut. Il peut s’agir de déchirure artérielle (en particulier durant la grossesse), de stress, de prise de contraceptif oestro-progestatif, d’effort intense…
Alors que les symptômes d’un infarctus sont les mêmes pour les deux sexes (douleur dans la poitrine, irradiation dans les bras, le cou, la mâchoire…), le délai de prise en charge est environ 30 minutes supérieur pour la femme.
Le retard à la prise en charge favorise les nécroses plus importantes du muscle cardiaque. Si le risque de mortalité est aujourd’hui faible (4%), celui de développer des complications, en particulier une insuffisance ou des troubles cardiaques, reste important.
Autre constat : la prise en charge médicale post-infarctus repose sur des standards adaptés aux hommes, notamment en matière de dosage des traitements. Portée par un nombre croissant de femmes cardiologues, plus sensibilisées à la problématique, une optimisation liée aux spécificités féminines, en particulier physiologiques, est en cours de déploiement.
„Les femmes ont tendance à taire leurs douleurs, à être plus discrètes sur leurs plaintes et à moins s’inquiéter. Cela est notamment dû au manque de connaissance de l’existence réelle de la menace, par les femmes elles-mêmes comme par leurs compagnons. En cas de doute, le premier réflexe est de composer immédiatement le 15 (SAMU). “
– Dr Géraldine Gibault-Genty
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