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18 mars 2024
Le portefeuille d’achats hospitalier est très large et couvre, pour l’exploitation, principalement les biens (fournitures et consommables) et les services (prestations ponctuelles ou externalisation d’une ou plusieurs fonctions supports). Du fait de leur volume annuel très conséquent, en particulier au bloc opératoire, ces biens et services ont un fort impact environnemental qui est de mieux en mieux étudié et mesuré. Anthony Mauro, Responsable Département Production de l’Offre pour les unités de soins de la coopérative UniHA aux Hospices Civils de Lyon1, nous éclaire sur ces évolutions qui ont pour objectif de réduire cette incidence.
En premier lieu, il est important de rappeler le contexte juridique qui s’applique aux achats durables, avec le Code de la commande publique d’une part, et la loi Climat et résilience d’autre part. En août 2026 au plus tard, nous aurons notamment l’obligation de retenir au moins un critère d’attribution prenant en compte les caractéristiques environnementales des offres.
Selon les typologies d’achat, l'importance relative d’un critère d’évaluation peut varier. D'un appel d'offres à un autre, le même critère peut disposer d'un impact tantôt central tantôt négligeable. C’est évidemment le cas pour les critères liés à la performance environnementale des offres.
Nos consultations comportent de manière quasi systématique des critères en lien avec le développement durable. Et ceux-ci pèsent évidemment dans la décision finale et s'avèrent parfois décisifs. Nous nous attachons à définir des critères en lien direct avec l'objet de marché et sommes attentifs à ce que les réponses ne soient pas de simples déclarations d'intention, que ces critères soient intelligibles et quantifiables.
Pour des biens d’équipements, il est par exemple possible d’évaluer la part de matières recyclées utilisée dans le processus de fabrication, la capacité à être réparé ou bien même la durée de garantie, le poids d’emballage utilisé dans le cadre de sa livraison etc.
L'achat durable fait effectivement partie des enjeux stratégiques de la politique UniHA soutenue par notre Direction Générale, qui a bien sentie que la question de l'innovation était étroitement imbriquée. L'acheteur peut contribuer à la diminution de l’impact environnemental général de l’hôpital. Mais il ne peut le faire seul. Il est accompagné des professionnels de santé, du bloc opératoire et de l'hygiène, de la logistique, notamment, qui définiront le besoin et garantiront la pérennité des pratiques ; des industriels, notamment fabricants de dispositifs médicaux à leur capacité à se renouveler et à innover, à proposer par exemple des produits éco-conçus.
L'acheteur a quoi qu'il en soit toute sa place pour accompagner les actions moyen / long terme, son rôle ne se réduit pas à la passation des marchés. C’est un catalyseur, en mesure de capter l’innovation.
Les perspectives existent ; certains secteurs initient des démarches intéressantes et qui touchent le cœur de l’hôpital dans des domaines plus ou moins techniques (des échographes mais également des lits et mobiliers de chambre, des fauteuils roulants, des lave-bassins…) Dans le domaine de la bureautique, les cartouches d’impression sont depuis de nombreuses années proposées sous le format du reconditionné.
“D’une manière générale, les industriels travaillent à la préservation des ressources et à fortiori, sur la thématique du reconditionné. Les mentalités évoluent également, dans la société comme à l‘hôpital. Aux acheteurs de rester en veille, afin capter les nouvelles propositions qui pourraient arriver sur le Marché. Personnellement, j’y crois ! ”
[1] UniHA est une structure décentralisée dont les acheteurs et coordonnateurs de segments sont répartis dans les établissements adhérents.
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